L’année commence par des lectures, se poursuit par des lectures, se clôt par des lectures. D’autres activités restent possibles (écouter Jean Castex sur Télé Loisirs), et puis retour express à la lecture.
Un éditeur complotiste publie ces derniers temps des tracts agrafés sur la crise politique qui organise la destruction des soins et de l’éducation publics – des tracts d’une quarantaine de pages, pour lecteurs justement confinés, à 3€90.
Des spécialistes distraits par la novlangue actuelle parlent de « crise sanitaire », confondant mesures de contrôle (masques et couvre-feu) avec une politique des soins (du temps, un art et des soignant.e.s).
Au lieu de commenter la destruction, depuis vingt ans, de la santé publique envisagée comme art du soin, inscrit dans la durée, avec des gens formés et attentifs, des journalistes à laine fragile et des experts à mitaines pelucheuses amusent la galerie depuis des mois sur la gestion des masques et des vaccins, les taux d’incidence et de mortalité, les prévisions et les projections, les variantes et les variations, le confinement partiel et généralisé, la solidarité et la sécurité, le distanciel en présentiel, le lavage des mains et le gavage des cerveaux, le Covid et la Covid + la nécessité de « Sauver Noël » en famille.
Là vous avez des faits, des mots, des expériences sur la santé en France. Ici des chiffres et un regard posé. À cet endroit, une réflexion sur les attaques contre la démocratie et, au passage, sur le silence des universitaires, rouages docilement huilés, que l’on complètera utilement par une approche, du point de vue du droit, des limitations progressives de la liberté en France. Les courageux liront ensuite les naïvetés involontaires d’un universitaire nantais sur son métier, à distance ou de près. On peut aussi s’évertuer à parcourir les paradoxes d’un auteur dont j’aime le tranchant et déplore, en ces pages, les approximations rhétoriques.
Les prochains tracts confortent mon sentiment inaugural d’un sol reconstruit sous nos pieds.
« Je veux qu’un risque ne prenne pas la place d’une réalité, et qu’on ne me dise pas que l’autre, parce qu’il est peut-être malade, est mon ennemi » (Jacques Drillon).
Déclaration de conflit d’intérêts : J’espère par mes loyaux services publicitaires recevoir de l’éditeur complotiste ses prochains tracts gratos et à domicile.