Cette page se nourrit pour l’essentiel du livre d’Alice Krieg-Planque, Analysez les discours institutionnels, Armand Colin (2014).

DEUXIÈME EXEMPLE | Chat GPT 3,5

Peux-tu faire l’analyse du discours de François Hollande (13 novembre 2015) selon les catégories de John Austin des actes de langage, illocutoire, perlocutoire, performatif ?

« Mes chers compatriotes, ce qui s’est produit hier à Paris et près du Stade de France à Saint-Denis est un acte de guerre. Face à la guerre, le pays doit prendre des décisions appropriées. C’est un acte d’une barbarie absolue. Comme à chaque fois dans ces moments si graves, la France saura défendre ses valeurs et elle saura s’unir pour vaincre les terroristes. La France est forte, et même si elle peut être blessée, elle se relève toujours et rien ne pourra l’anéantir. »

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13 novembre 2024, 18h20, en écoutant France Culture.

PROPOSITION DE OPEN IA, 3,5 :

Pour analyser ce discours selon les catégories de John Austin, nous allons explorer les actes de langage suivants : l’acte locutoire (ce qui est dit), l’acte illocutoire (l’intention derrière le discours), et l’acte perlocutoire (les effets sur les destinataires). Nous étudierons également le caractère performatif de certains énoncés du discours.

1. Acte Locutoire

  • L’acte locutoire se concentre sur le contenu littéral du discours, c’est-à-dire ce qui est effectivement dit. Dans ce texte, le locuteur décrit une situation dramatique (« ce qui s’est produit hier à Paris et près du Stade de France à Saint-Denis est un acte de guerre ») et utilise des termes forts pour désigner l’événement comme un acte de violence extrême (« barbarie absolue »). Il affirme également la résilience de la France et sa capacité à réagir face à une telle attaque.
  • Le locuteur enchaîne les phrases en s’adressant directement aux citoyens (« Mes chers compatriotes »), ce qui oriente le discours vers une communication solennelle, officielle et collective.

2. Acte Illocutoire

  • L’acte illocutoire correspond à l’intention du locuteur, c’est-à-dire, ce que le locuteur cherche à accomplir en énonçant ces mots. Ici, l’intention est multiple :
    • Informer : Le discours vise à informer les citoyens de la gravité des événements. En qualifiant l’attaque d’« acte de guerre » et de « barbarie absolue », le locuteur définit clairement la nature de l’événement pour les auditeurs.
    • Rassurer et rassembler : En évoquant la capacité de la France à « défendre ses valeurs » et à « s’unir », le locuteur cherche à encourager la solidarité nationale, à rassurer les citoyens sur la résilience de la nation, et à les unir face à une menace extérieure.
    • Justifier les actions futures : En affirmant que « le pays doit prendre des décisions appropriées », le locuteur introduit l’idée que des mesures spécifiques seront prises en réponse à l’attaque, ce qui prépare implicitement le public à accepter ces décisions.
  • L’acte illocutoire est donc celui de mobilisation et d’unité nationale face à une menace, tout en consolidant la légitimité des actions qui vont suivre.

3. Acte Perlocutoire

  • L’acte perlocutoire correspond aux effets produits par le discours sur les auditeurs, ce qu’il cherche à susciter chez eux. Dans ce cas, les effets attendus sont :
    • Solidarité et résilience : Le discours cherche à inspirer un sentiment d’appartenance nationale et à mobiliser les citoyens autour de valeurs communes.
    • Acceptation des mesures : En évoquant la nécessité de prendre des « décisions appropriées », le discours cherche à préparer les citoyens à accepter des décisions politiques et sécuritaires plus strictes, qui pourraient être mises en place en réponse aux attaques.
    • Renforcement du patriotisme : En exaltant la force et la résilience de la France, le discours vise également à éveiller un sentiment de fierté nationale et à inciter les citoyens à se rassembler et à soutenir le gouvernement.

4. Aspect Performatif

  • Le discours comporte également des aspects performatifs. Un énoncé performatif est un énoncé qui accomplit une action par le simple fait de le dire (comme « je promets », « je déclare »).
  • Dans ce texte, certains énoncés ont une fonction performative implicite. Par exemple :
    • « Ce qui s’est produit […] est un acte de guerre » : En qualifiant l’attaque d’« acte de guerre », le locuteur effectue un acte de labellisation ; il définit publiquement l’événement comme une agression nationale, ce qui contribue à redéfinir la situation.
    • « La France saura défendre ses valeurs » : En affirmant cela, le locuteur fait une promesse et un engagement implicite pour la nation. Cet énoncé sert de déclaration d’intention en même temps qu’il mobilise un sentiment de sécurité et de confiance.
  • Le discours performe donc une déclaration de résilience nationale et une délégation d’autorité pour répondre à la crise, visant à transformer le contexte en un espace de cohésion nationale.

Conclusion

Ce discours agit à plusieurs niveaux en intégrant les actes de langage d’Austin :

  1. Acte locutoire : Énonce la gravité de la situation par des termes spécifiques.
  2. Acte illocutoire : Cherche à rassurer, à mobiliser les citoyens et à préparer l’opinion à des actions futures.
  3. Acte perlocutoire : Vise à renforcer la solidarité et le patriotisme et à faire accepter les mesures gouvernementales.
  4. Aspect performatif : Par l’énoncé de phrases de soutien et de résilience, il effectue un acte de mobilisation collective et de légitimation de l’action étatique.

Ainsi, le discours ne se limite pas à informer : il agit activement pour rassembler et mobiliser en utilisant un langage chargé de valeurs nationales et de promesses de défense, créant un effet à la fois politique et émotionnel.